Etape 7 - Glastonbury

Samedi 7 juillet 2012. Dernière étape de la journée : Glastonbury. Bonne nouvelle, la pluie a cessé de tomber !

Dominée par la tour ancienne de Tor, Glastonbury, à 45 miles de Bristol, est célèbre pour incarner le berceau du christiannisme en Angleterre. Avant d'aller voir les ruines de l'abbaye et la vieille ville, on file directement vers Tor. Pas facile de se garer sur cette route étroite. Après maintes hésitations, je laisse la BM juste au pied de la tour. Sans quoi, on en a pour au moins trois kilomètres de marche en plus ! Et vu la tête de Léa, déjà aux anges d'escalader cette colline abrupte, j'opte donc pour le plan B. "Allez, Léa, on sort de la voiture..." "Mouais..." Splendeur de l'adolescence !

Haute de 158 mètres, Glastonbury Tor*** est naturellement terrassée et préservée de l'érosion par sa composition géologique. Le Tor s'élève au milieu d'une immense plaine envahie... par les moutons ! Selon la légende, elle aurait abrité l'île mythique d'Avalon. Heureusement, la montée de la colline est facilitée par des escaliers de pierre surgissant de l'herbe grasse qui la recouvre. Des boucs nous observent grimper. Un vieux banc vermoulu permet de faire une petite halte à mi-chemin. Encore un effort. La tour crénelée apparaît. Plantée ici depuis le XIVe siècle, elle n'offre pas grand intérêt. On peut, paraît-il, par temps clair, apercevoir depuis son sommet, les contreforts du Pays de Galles. pas aujourd'hui avec cette purée de pois !

Après cette petite grimpette, on redescend aussitôt vers le village. Là, nous attend les ruines d'une des plus belles abbayes du monde. Nous ne sommes pas les seuls. Un groupe de motards venus de d'Europe de l'Est nous accompagnent !

L'abbaye Magdalene*** est posée sur un immense parc de verdure comme seuls les Anglais ont le secret ! Les vestiges de l'abbaye, qui fut le berceau du christiannisme en Angleterre, fascinent pour toutes les légendes qui s'y rattachent. Jamais les moines fondateurs de l'abbaye (vers 700 ap. JC.) ne démentirent les légendes qui assimilaient Glastonbury à l'île mythique d'Avalon, où gisaient le roi Arthur, sa femme Guenièvre... et le Saint-Graal ! Leur tombe fut découverte en 1191 et officialisée par une inhumation en grande pompe au maître-autel datant de 1276. Agrandissant sans cesse les bâtiments autour de la chapelle, les moines en firent un sanctuaire renommé et un centre culturel important... Et bien évidemment, les pélerins firent leur fortune ! De la première abbaye, il ne reste aujourd'hui pas grand chose. Les ruines visibles datent de la troisième abbaye construite vers 1180. L'opulence du site dura jusqu'au XVIe siècle et le fameux Henri VIII Tudor, en 1538, qui s'en prit directement à la fortune de l'église chrétienne. Le site fut alors utilisé comme carrière de pierres de construction jusqu'au XIXe siècle...

Ce qu'il en reste aujourd'hui permet quand même de se faire une large idée de la beauté de l'abbaye. Côté ouest, les reste de la Lady Chapel sont représentatif de l'art roman tardif. A deux pas de là, on peut voir les soubassements du réfectoire., du cloître et de la salle capitulaire. Quant aux ruines de l'église, elles conservent d'impressionnantes colonnes gothiques. A l'arrière-choeur, dans la chapelle d'Edgar, sont enterrés trois rois saxons. Un peu à l'écart des ruines, le seul bâtiment encore intact abrite les cuisines de l'Abbé qui pouvaient servir 500 personnes.

Ô miracle ! Le soleil finit par percer la croûte des nuages et un beau rayon traverse les colonnes de l'église. Du coup, Léa retrouve le sourire et fait l'andouille au milieu de l'allée principale. ça tient à peu de choses, le bonheur.

Ambiance particulière au village de Glastonbury**. Les rues sont quasiment désertes. Dommage pour le Power of flowers annoncé par le Routard ! On se contente des belles maisons colorées de l'avenue principale et de l'architecture gothique de certaines vieilles bâtisses. Léa adore, c'est déjà ça ! A voir pour les nombreuses boutiques ésotériques du coin dédiées à la légende d'Avalon...